L’Église paroissiale de Saint-André-d’Hébertot
Entre le château d’Hébertot et le château MAC-CARTAN, existe l’église paroissiale de Saint André, bâtie sur un terrain peu élevé.
Le choeur, la tour et le mur de la nef appartiennent au style roman. Leur époque est du X ou XIème siècle. La vaste chapelle, construite au nord, est de la dernière époque du style ogival (appartient au style gothique).
Le choeur est voûté et soutenu par deux arcades qui se croisent à angle droit vers le milieu de l’édifice. Des piliers unis aux murs latéraux et composés de gracieuses colonnes supportent les arcades.

En 1875, des travaux de déblaiements ont été exécutés pour trouver la base des colonnes et pour baisser le choeur et la nef, ces travaux ont mis à jour un caveau sépulcral où l’on déposait les cendres de la famille de NOLLENT. Ce tombeau a été profané à la Révolution et on a enlevé plusieurs cercueils en plomb qui furent portés à l’église de Pont Chalier (nom donné à Pont l’Evêque à la Révolution) avec la deuxième cloche pour fabriquer des armes. On descendait dans ce caveau par un escalier en pierre qui a été détruit depuis. Le pavage fait à la suite de ces travaux est en mosaïque, les pavés sont disposés de manière à former de place en place une croix de Saint-André.

On remarque, au milieu de l’arcade centrale, sur la pierre carrée qui forme la clé de voûte, un écusson. On trouvait le même écusson sur le retable du maître autel et sur un ancien siège en bois qui ont disparu à la restauration de l’édifice. C’était d’ailleurs l’écusson des de NOLLENT et d’AGUESSEAU. Pendant la Révolution, on enleva les tableaux, les statues. On les cacha dans un coin de l’église. Quelques uns seulement ont été conservés.
Le maître autel est en marbre rouge, il était accolé à la muraille faute d’espace, il avait été défiguré par une grossière peinture. Le sanctuaire a été restauré comme le reste de l’édifice et le marbre est reparu avec ses nuances. L’autel a été isolé du mur, cet autel était un présent de Mr d’AGUESSEAU qui se faisait un devoir d’orner l’église.
Dans les titres du Chartier de la famille de NOLLENT, il est fait mention d’un tableau peint de la main de RUBENS, d’un prix considérable, c’était un don de Guy de NOLLENT. Ce tableau existait encore en 1704.
Le vitrail qui se trouve dans le contretable du maître-autel représente Saint André sur une croix, dans le sanctuaire, du coté sud, on voit un autre vitrail représentant Saint Adrien Evêque.

C’est Madame GILLOTIN qui en a fait don à l’église en souvenir de Monsieur Adrien GILLOTIN qui fut conseiller général et Maire de Saint André d’Hébertot, de 1861 à 1873, ces titres sont mentionnés sur le vitrail qui est toujours dans l’église.
Sur l’arcade qui donne dans la chapelle, on voyait autrefois un écusson représentant les armes de l’abbé de Joyeuval (un bâton pastoral et une croix en sautoir couronnée d’une mitre, le tout en bas relief).
Joyeuval était une abbaye de prémontrés, située près de Saint Germain en Laye. L’église d’Hébertot fût donnée à Joyeuval par Guillaume de Pont de l’Arche, évêque de Lisieux en 1240. On lit en effet dans le nécrologue de Joyeuval au 4 Décembre : « Mémoire de messire Guyaume, autrefois évêque et comte de Lisieux, qui, avec le consentement de son chapitre, nous a notifié la direction de l’église paroissiale de Saint André d’Hébertot ». Cependant l’auteur des annales des prémontrés dit que cette église fut donnée en aumône à Thomas, abbé de Joyeuval avant l’année 1231 par Jacques de la PORTE, bailli de Normandie et que GREGOIRE IX et la reine Blanche de CASTILLE confirmèrent ces biens à l’abbaye par des diplômes de 1231.
Une tribune a toujours existé au bas de l’église; il est vrai qu’elle s’était effondrée un jour que les fidèles s’y étaient portés en trop grand nombre, mais il n’y eu point d’accident grave à déplorer. C’est à cet endroit que la principale porte d’entrée a été percée. Auparavant il n’y avait comme porte d’entrée que la porte latérale devant laquelle on avait élevé un petit bâtiment qui servait de salle de délibérations au Conseil de la Commune.
Dans le clocher, on avait conservé la vieille cloche, elle était un présent de Mme d’AGUESSEAU, on lit sur le pourtour l’inscription suivante: « Cette cloche fut fondue en 1779 et nommée Angélique , par haute et puissante dame Françoise Marthe Angélique de NOLLENT, veuve du haut et puissant seigneur Henry François Paul d’AGUESSEAU, chevalier, conseiller d’Etat ordinaire et au conseil royal de commerce, dame de cette église, de la paroisse d’Hébertot et autres lieux; et par haut et puissant seigneur messire Nicolas Jacques de NOLLENT, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint Louis; bénie par Mr François DURIEZ, chanoine régulier prémontré de l’abbaye de Joyeuval, prieur d’Hébertot. J.b Charton & E.A Dubois, fondeurs. »
La cloche qui avait disparu à la Révolution et portée au district par ordre de la convention fut remplacée par une autre en 1839.
